Le Cazin, soigner la médecine par les plantes médicinales ?
⇒ La fin de la médecine des humeurs
⇒ Médecine moderne et plantes médicinales
⇒ Des remèdes naturels aux remèdes chimiques
» Le besoin d'une médecine simple et naturelle
⇒ Le manque de moyens de la médecine rurale.
⇒ L'orientation erronée de la médecine contemporaine
⇒ 1. La méconnaissance de la “botanique médicale” chez les praticiens
⇒ 2. La mauvaise qualité des plantes médicinales en ville
⇒ 3. Les "préjugés de l'opulence": les plantes chères plus efficaces ?
Et d’ailleurs, pourquoi un livre aussi fondateur sur la médecine par les plantes n’avait-il pas déjà été rédigé ?
Les réponses à ces questions troublantes dans un article limpide.
De la médecine douce à la médecine dure
A l’époque de la rédaction du Cazin, la conception de la médecine est en pleine mutation. La société européenne s’interroge sur le type de médecine dont elle veut se doter.
La fin de la médecine des humeurs
Au début XIXe siècle, la vieille doctrine de la médecine des humeurs, initiée par Gallien s’effondre. Considérée comme désuète et inadaptée, elle ne résiste pas au test de l’expérimentation scientifique.
Les médecins, les membres du haut clergé qui ont pratiqué cette médecine pendant des siècles se voient obliger d’y renoncer et de se tourner vers de nouvelles sources de guérison.
Médecine moderne et plantes médicinales
La médecine paysanne, fille de la tradition orale connait un certain mépris. Considérée de tous temps comme une médecine populaire, son statut est incompatible avec les aspirations élitistes des médecins issus des classes privilégiées de la société.
A la décharge des savants de l’époque, il est plutôt difficile d’évaluer la véritable portée thérapeutique des remèdes traditionnels. Les remèdes efficaces se noient dans un torrent de croyances superstitieuses.
Les médecins contemporains du Dr Cazin ne jurent que par les plantes exotiques à l’efficacité proverbiale. Effet de mode ou vertus thérapeutiques hors du commun ? Toujours est il que ces plantes médicinales, recommandées par les missionnaires européens, rapportées à grand frais de par delà les océans sont extrêmement prisées, insuffisantes en nombre et donc très couteuses. Elles sont donc hors de portée des bourses du commun des mortels
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Des remèdes naturels aux remèdes chimiques
Malgré l’inertie de l’ancienne pensée thérapeutique, la révolution du laboratoire et de l’analyse du mode d’action des drogues s’opère lentement mais surement. C’est à cette période que les 1ers principes actifs sont isolés et que le pharmacien succède à l’apothicaire.
En 1817, Cazin n’est encore qu’un jeune médecin quand la morphine est isolée de l’opium par un pharmacien allemand.
A partir de cette découverte, d’autres principes actifs seront isolés avec succès: la strychnine , la colchicine, la caféine. Jusqu’à ce que la quinine, principe actif de l’écorce de quinquina, devienne le 1er grand remède industriel.
Dans cette période d’incertitude et d’hésitations, le Dr Cazin décèle le besoin d’une alternative médicale crédible. Porté par un intérêt personnel pour la flore médicinale et un long travail d’expérimentation sur ses effets thérapeutiques, il est convaincu de pouvoir offrir aux malades une médecine efficace et moins couteuse.
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Le besoin d’une médecine simple et naturelle
La rédaction du “Cazin” provient d’un double besoin : Parer à la situation sanitaire dramatique des campagnes et étendre l’utilisation thérapeutique des simples à tout le système de santé.
Le manque de moyens de la médecine rurale.
Suite à 20 ans de pratique de la médecine de ville , le Dr Cazin s’établit à la campagne, dans le Boulonnais. La bas, il fait le constat amer d’une “énorme différence” entre les ressources médicales des villes et celles des campagnes.
Pour rétablir la justice, il souhaite doter des campagnes « abandonnées à elles mêmes » d’une médecine efficace et abordable. Il se tourne naturellement vers les plantes qui y foisonnent pour y parvenir plutôt que couteux remèdes exotiques.
La description détaillée des plantes et de leur usage thérapeutique est un moyen de promouvoir des valeurs “d’économie, de bienfaisance et de patriotisme” qui lui sont chères.
Il ne veut pas seulement prouver que la médecine des plantes indigènes est moins chère, plus accessible, moins couteuse. Il entend démontrer qu’elle est largement aussi efficace que la médecine prônée dans les villes.
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L’orientation erronée de la médecine contemporaine
La médecine des villes, imparfaite et couteuse, s’est détournée de l’usage des “simples”, entrainant la création d’un système de santé inégalitaire. Rédiger ce traité de phytothérapie lui permet de les réhabiliter aux yeux de la science et de ramener la médecine à un peu plus de justice.
D’après lui, 3 facteurs sont à l’origine de cette désaffection :
1. La méconnaissance de la “botanique médicale” chez les praticiens
Qui entraine 2 préjugés :
– Les simples de nos régions seraient peu énergiques.
D’après lui, cette assertion est tout simplement fausse. Il suffit, pour la démonter, de rappeler les nombreuses plantes et leurs propriétés thérapeutiques, preuves cliniques à l’appui, largement aussi puissantes que celles des régions lointaines.
– Les plantes indigènes présenteraient une Infidélité thérapeutique.
La encore, le Dr Cazin n’hésite pas à dénoncer un argument fallacieux.
Il s’en prend, pour pour le contrer, à la qualité des plantes médicinales disponibles en ville.
2. La mauvaise qualité des plantes médicinales en ville
Dans les villes, on observe un défaut de soins et de précaution à tous les stades de la préparation des remèdes médicinaux à base de plantes : choix de la plante, récolte, conservation, et mode de préparation.
Les plantes sont de qualité médiocre, récoltées à une mauvaise période, mal séchées, mal conservées ou périmées et même souvent mal préparées. De ce fait, leur efficacité semble moindre.
Dans son traité, le Dr Cazin s’emploie à donner une notice complète de la plante médicinale, garantissant des vertus thérapeutiques optimales
3. Les “préjugés de l’opulence”: les plantes chères plus efficaces ?
Un a priori positif, voire une fascination pour ce pour ce qui est rare et cher, “entretenus par l’intérêt du pharmacien, et même par celui du médecin“.
Les plantes médicinales qu’on fait venir à grand frais de l’étranger bénéficient d’une réputation flatteuse. Plus couteuses que les plantes des campagnes, leur effet est anéanti par la falsification et la frelatation pratiquées par des pharmaciens cupides.
La rédaction du Cazin, véritable guide des bonnes pratiques médicinales, est une manière efficace de combattre ces préjugés. Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
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