Le Docteur Cazin, une vie à soigner par les plantes

Le Docteur Cazin, une vie à soigner par les plantes

Docteur Cazin est tel que le décrit Mr Lieutaghi, un quasi inconnu qui a éclairé l’avenir de son savoir et sa volonté de transmettre.
Ce médecin français du XIXe s souhaitait que les malades démunis puissent disposer de recours autonomes ; de remèdes efficaces , faciles à préparer et bon marché. Persuadé que la solution se trouvait dans la nature, à portée de main, il se lança dans une étude approfondie des plantes indigènes des campagnes et de leurs effets thérapeutiques. Guidé dans ses recherches par l’expérimentation quotidienne de ses remèdes, son savoir se fit encyclopédie et fut consigné dans un traité de référence, Le Cazin
Dans cet article, la vie et les motivations de ce médecin peu ordinaire qui engagea sa vie, sa carrière et celle de son fils sur le chemin du partage.

Cazin, phytotherapeute en herbe

De la médecine non conventionnelle…

L’histoire du Dr François Joseph Cazin est avant tout celle d’un autodidacte brillant au parcours atypique.

Sa passion pour la médecine commence à  16 ans, lorsqu’il intègre l’école de santé militaire de Boulogne sur Mer. C’est l’époque des conquêtes napoléoniennes et le besoin d’auxiliaires médicaux se fait cruellement sentir pour réparer les ravages de cette folie guerrière. Formé à la hâte, il devient aide en chirurgie à l’hôpital de la Grande-Rue. Conscient des lacunes de sa formation, il sera habité par un souci constant de perfectionnement.

Il gravit néanmoins les échelons et quelques années plus tard, il participe à la campagne d’Allemagne en tant qu’aide-major. “Mais l’indépendance de caractère du jeune Cazin” semble incompatible avec la discipline militaire. “Blessé d’une injustice par trop flagrante, il donne sa démission [en 1812] et vint s’établir à Calais”, en tant que médecin.

…Aux conventions de la médecine

Cazin, tout médecin qu’il soit, n’a pas reçu une formation universitaire classique. Formé dans l’urgence, sur les champs de bataille, sa connaissance est avant tout pratique. Voulant remédier à ce qu’il considère comme une faiblesse, cet autodidacte n’a de cesse que d’étendre et d’affiner son savoir.

Il apprend seul le latin et se plonge avec frénésie dans l’étude des textes-jalons de la médecine. Il dévore toute la littérature de son domaine et, habité par le désir d’actualiser ses connaissances, il devient le correspondant de nombreuses sociétés médicales. Il étoffe ainsi rapidement sa connaissance de l’humain et des pratiques médicales de ses contemporains.

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Les plantes médicinales pour soigner le peuple

La médecine par les plantes, la solution ?

En 1832, après vingt années de pratique de la médecine de ville, le Dr Cazin quitte Calais et se fixe à la campagne, dans le Boulonnais.
C’est un véritable choc. Il découvre, effaré, la réalité économique des campagnes et leur manque patent de ressources médicales. Il décrit des campagnes “abandonnées à elles-mêmes, comme si, formant un peuple à part, elles n’étaient pas régies par les mêmes lois et ne devaient pas prétendre aux mêmes bienfaits” (que la ville).

Frappé par la détresse économique, médicale et morale des ces populations, il décide de se battre pour leur offrir une médecine accessible, peu couteuse et efficace.
Comment réussir, là où tant d’autres ont échoué ?

Le secret des plantes médicinales indigènes

La réponse, il la trouvera dans les plantes, les simples qui foisonnent dans les campagnes et dont les vertus médicinales sont tout aussi efficaces, voire plus, que celles des couteux remèdes exotiques.

Il entreprend de répertorier plantes et remèdes pour sa pratique médicale quotidienne. ( Lire Le Cazin, soigner la médecine par les plantes médicinales ? )

Pour ce faire,  il réhabilite la botanique, interroge les sages des campagnes sur les remèdes traditionnels et se base sur une expérimentation rigoureuse.

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Un traité de phytothérapie adoubé par la médecine conventionnelle

Du concours de Phytothérapie au Cazin

En 1847,  la question du  concours de la Société royale de médecine de Marseille porte sur les ressources que la flore médicale indigène présente aux médecins des campagnes.

Habité par le sujet et fort de ses conclusions il présente un mémoire qui se voit décerner le 1er prix. Pourtant, le Dr Cazin « n’ayant eu connaissance du prix proposé par cette Société, que peu de temps avant la clôture du concours » s’excuse d’avoir présenté un travail « incomplet ».

Il se rattrape en 1850, en éditant un ouvrage complet, enrichi d’un grand nombre d’articles, d’observations de notes pathologiques et thérapeutiques, un véritable traité de phytothérapie. Le « Cazin » est né.

Rédigé « par souci d’offrir aux malades démunis des recours autonomes », le Cazin possède pas moins une rigueur scientifique. Ses contemporains ne s’y trompent pas:  couronné par l’Académie impériale de médecine (prix Itard) et par la Société impériale de médecine de Marseille le traité devient référence médicale.

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Le Cazin, le secret des plantes médicinales pour tous

Cazin accède à la reconnaissance. Lauréat et Membre de nombreuses sociétés prestigieuses de médecine et d’agriculture, on le fait chevalier de la Légion d’honneur.

Mais tous ces honneurs ne l’intéressent pas. Une seul but l’anime : terminer ses travaux afin que « les médecins de campagne, adoptant mes vues d’économie, de bienfaisance et de patriotisme, répandent l’usage des plantes qui croissent naturellement dans les villages qu’ils parcourent ».

Pour que les indigents aient enfin le droit de guérir.

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Ce billet a été posté par Etre Bien le vendredi, juillet 29th, 2011 à 14 h 07 min dans les catégories Pionniers de la médecine naturelle. Vous pouvez suivre les commentaires par le fil RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.